Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Maintenant ça suffit !

25 Janvier 2017 , Rédigé par Hubert HURARD

Maintenant ça suffit !

Est-il pertinent ou suicidaire de repartir avec les mêmes en 2017 ?

En 2012, au second tour de la présidentielle, comme de nombreuses personnes désireuses de virer l’ami Sarkozy et sa clique allant des Balkany au voyou de Guéant en passant par Bygmalion et autre Kadhafi je vote pour le candidat qui porte l’étiquette « socialiste » ! Pour un homme ou une femme de gauche, sachez-le, le mot « socialiste » est censé rassurer un petit peu. Car que signifie le socialisme ? Le Larousse nous dit ceci : « Théorie visant à transformer l'organisation sociale dans un but de justice entre les hommes au plan du travail, de la rétribution, de l'éducation, du logement, etc.[1] » Tout doit être dans le « et cætera » !

Bref, je suis un homme de gauche… Ni à la gauche de la gauche, ni gauchiste, ni d’extrême gauche, ni sectaire, non, simplement de gauche.

Pourquoi de gauche ? Par humanisme, par envie de solidarité, parce que la gauche représente pour moi l’optimisme, la confiance en l’autre, le besoin de Liberté, le besoin d’éducation pour tous, la nécessité du partage des biens communs, l’intérêt pour la dignité de chaque homme, l’intérêt collectif primant sur l’intérêt individuel, le progrès, l’amour de La République, l’exigence d’une justice pour tous, quel que soient ses origines, ses revenus, sa situation, mais aussi la lutte contre l’exclusion, l’accueil des immigrés, la responsabilité écologique, l’Europe sociale, la préservation de la qualité de vie à travers l’âge de la retraite, le temps de travail, le logement, les soins, l’égalité entre hommes et femmes… enfin bref, l’optimisme de la gauche en lieu et place du pessimiste individualisme de la droite. Je ne suis pas de gauche pour mon seul intérêt mais pour celui de l’humanité, pour celui de celles et de ceux qui n’ont pas eu de chances, qui en bavent, qui ont des accidents de vie, de carrière, de santé, de couple, pour mes deux fils, pour leurs ami(e)s, pour leur avenir à tous.

Alors en mai 2012, vous comprenez qu’il allait peut-être de soi au second tour que je glisse un bulletin « socialiste » dans l’urne.

Je n’étais pas naïf non plus et je m’attendais bien à être déçu mais, une fois de plus dans ma longue carrière d’électeur, je votais pour le moins pire. Pas forcément pour lui mais surtout contre l’autre !

Il fut élu et nombre de « socialistes » l’entourèrent pendant cinq années. Cinq années qui faisaient suite à cinq autres années de chômage, de racisme, de ministère de l’identité nationale, de discours de Latran, de Grenoble, de Dakar. Cinq années épouvantables !

Avec tous ces « socialistes » au pouvoir, tous ces héritiers de Jaurès donc, à l’assemblée, au sénat, dans ma région, dans ma ville j’allais pouvoir envisager l’avenir plus sereinement.

Il allait renégocier le traité européen, faire baisser le chômage, mettre le paquet sur l’éducation, réduire la pauvreté, augmenter le pouvoir d’achat, prendre soin de la planète, lutter contre la finance etc etc…

Cinq ans après, faisons le bilan !

Je ne vais pas entreprendre ici un réquisitoire malhonnête ou une plaidoirie seulement à charge et je dois reconnaître que certaines décisions furent de bon sens. Il en va du mariage pour tous bien sûr mais aussi de la loi sur le don d’organes post mortem, des emplois d’avenir (bien que nous pourrions quand même vouloir bien mieux pour notre jeunesse), de la paix « relativement » préservée, de la dignité aux moments des attentats, de la grâce à Jacqueline Sauvage, des quelques avancées sur la fin de vie et notamment sur le droit à la sédation profonde et continue et puis de la création de 48 000 postes dans l’éducation nationale. Tout cela me semble bien bien maigre après cinq ans de soi-disant « socialisme » mais il faut être honnête !

Aux mois de Mai et de Juin prochains il va désormais nous falloir choisir un autre projet. Choisir entre un Fillon et sa droite extrême du chacun pour soi et du Dieu pour tous, une Le Pen d’extrême droite fasciste et xénophobe qui escroque et qui ment sur le vivier de la souffrance sociale ou encore un Macron, pur produit marketing, complice actif du dernier mandat qui est toujours au service des oligarques économiques et qui, doté d’un égo démesuré, ne propose rien que du saupoudrage à droite et à gauche, un « socialiste », Valls soutenu par Hamon ou Hamon soutenu par Valls qui est dans un parti qui n’a plus de socialiste que le nom et qui, déjà moribond en 2012, vient d’être assassiné avec préméditation par ses honteux imposteurs socio – libéraux ou enfin Mélenchon qui est soutenu par un mouvement hors des partis qui veut remettre l’économie au service de l’humain - et non l’inverse - puis protéger notre bien commun. Le seul mouvement entre nous qui propose un projet de société à long terme et qui ne tombe pas dans le piège médiatico – capitaliste de la peur et de l’immédiateté consumériste.

Bon mais alors ce bilan de tous ces « socialistes » ? De toutes ces personnes élues au service du peuple qui ont pour certaines d’entre elles considéré que le peuple était toujours au service des élus ? Ce bilan de tous ces inconditionnels de Valls, d’Hollande, de Macron, héritiers soi-disant de Jaurès, qui cumulent les mandats et qui, quand ils en occupent un exécutif ne veulent déjà pas le terminer mais en prendre un autre ? Quel est le bilan de celles et de ceux qui se sont résignés à ce qu’ils nomment la « realpolitik[2] » en nous clamant depuis 40 ans que c’est la « seule politique » possible, que le monde est complexe, que toute autre politique relève de l’utopie, que la résignation devant l’oligarchie économique capitaliste est le seul projet viable et qu’il ne s’agit plus désormais que de s’adapter à lui en fardant sa violence à dose homéopathique ? Ils nous disent : Dormez tranquilles jeunes gens, le « nouveau socialisme » est le moins pire des programmes ! Vous serez certes toujours dans la merde mais vous serez rassurés en vous disant que c’est de toute façon inéluctable et que vous pourriez l’être encore plus si la droite revenait ! Vous avez demandé l’programme, le voici ! Leur programme se résume à dire qu’ils sont moins pires que les autres !

Mais alors diantre, ce bilan de ce que vous croyiez être du socialisme ?

Et bien c’est d’abord plus de 8,8 millions de pauvres ! Près de 9 millions de personnes au sein de la cinquième puissance mondiale qui vivent - ou survivent plutôt - en dessous du seuil de pauvreté qui est de 1008 euros par mois ! Un chiffre qui a augmenté de 220 000 personnes entre 2012 et 2014[3] ! Le social – libéralisme, déguisé donc en socialiste, a créé au minimum 220 000 pauvres de plus !

C’est aussi 41 milliards d’euros d’argent public donné aux entreprises, sans aucune contrepartie, dans le cadre du CICE et du Pacte de Responsabilité, à la fois pour consolider leurs marges et pour filer aux actionnaires. Ce ne sont pas que les TPE ou les PME qui ont touché notre argent. Non non, ce sont aussi les entreprises du CAC 40, celles qui font des bénéfices, qui licencient quand même, et qui goinfrent leurs dirigeants de stock-options et leurs actionnaires de dividendes. Lisez le rapport de la sénatrice Marie-France BEAUFILS du 13 juillet 2016[4] et vous serez consternés.

Alors 41 milliards d’argent public pour quels résultats ? Et bien entre mai 2012 et décembre 2016 c’est 1 431 580 personnes de plus inscrites à Pôle – Emploi (chiffres Insee[5]) ! 1 431 580 personnes en plus pour Hollande, Valls et tous leurs afficionados !!! et 5 460 800 personnes au total aujourd’hui en y ajoutant ceux de Fillon, de Chirac, de Raffarin etc etc !

Derrière ces chiffres, de pauvreté, de chômage, il y a des gens, des gosses, des personnes qui dorment dehors, qui bouffent aux restos du cœur, qui ont peur du contenu de leur boîte aux lettres, qui s’inquiètent, qui payent leurs courses en plusieurs fois, des personnes qui se flinguent, des personnes qui crèvent à petit feu ! Et ne venez surtout pas me dire chers camarades que c’est du populisme que d’écrire cela ! Ne venez pas me parler de morale ou de bienséance ! Ne venez pas, ne venez plus me dire « c’est comme ça » ! Parce que ce n’est pas avec votre résignation ou avec vos « ainsi soit-il » que nous règlerons ces urgences. Ma gauche, celle en laquelle je crois, elle a le devoir d’agir ! Votre « gauche », votre soi-disant politique socialiste, a comme bilan 8,8 millions de pauvres et quasiment 5 millions 500 000 personnes inscrites à Pôle – Emploi ! Alors ne vous présentez pas mais rasez les murs !

41 milliards pour ça ! Une hausse de la TVA pour ça ! Pour creuser davantage les inégalités et les injustices. Et ne venez surtout pas reprocher ma colère ou me donner des leçons d’économie parce que, vous le savez, la France n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. De 1961 à 2015, notre pays n’a cessé de s’enrichir[6] et la croissance a été positive durant 51 années sur 54 (source : banque mondiale).

Quel est le bilan de ces années de richesse, de ces années où votre seul dogme à tous fut le capitalisme dérégulé comme seule solution ?

Votre bilan, votre idée d’une société de progrès ce sont des services hospitaliers qui ferment, des âges de départ à la retraite à taux plein qui sont quasi inatteignables, un chômage qui explose, des temps partiels subis honteux car souvent injustifiés, des classes d’école toujours surchargées, des salaires indignes, des remboursements de sécurité sociale toujours plus menacés, des frais bancaires toujours plus hauts et qui finissent de vous achever, une culture devenue encore plus élitiste car de moins en moins financée, des artisans et des commerçants assommés par le RSI, de la violence et de l’humiliation au travail. Quelle est votre fierté quand après avoir gouverné aussi longtemps les agriculteurs sont tués deux fois, économiquement d’abord puis à cause des saloperies qu’ils sont pour la plupart d’entre eux obligés de répandre ? Quand les veuves retraitées d’artisans, de commerçants, d’agriculteurs survivent avec des minima sociaux après une vie de labeur ? Quand les plus riches défiscalisent à tout va alors que les couples d’enseignants, de fonctionnaires, de salariés, d’ouvriers bossent toute la semaine, sont taxés de plus en plus et ont du mal à boucler le mois ? Qu’allez-vous défendre ou proposer en mai et juin prochains quand les associations reçoivent aujourd’hui de moins en moins de subventions pour faire vivre le lien social, la culture, le sport ? Quand la démocratie permet de cumuler encore des mandats de toutes sortes, quand vous décidez de rester dépendants du FMI, de la commission européenne, quand vous assommez le peuple grec, quand vous vantez la déchéance de nationalité, quand vous laissez partir la fraude fiscale au sein même de l’Union Européenne, quand vous faites passer en force une loi scélérate sur le travail, faisant fi du mandat qui vous était donné en nous imposant par le 49-3 ce que vous n’aviez jamais évoqué, à la barbe de millions de salariés qui ont manifesté. Quelle est votre idée de la justice sociale quand le parquet fait appel dans le jugement des Goodyear ? De l’environnement, quand vous nous menez à la catastrophe nucléaire et environnementale ?

Qu’allez-vous me dire pendant cette campagne ? Qu’il faut vous faire à nouveau confiance ? Que je ne suis pas assez instruit ou intelligent pour comprendre ? Que le monde est complexe, qu’il change et que la mondialisation nous impose autant de malheurs ? Que votre « réalisme » est donc la seule voie possible et qu’il faut se résigner, encore et encore ?

Mais alors à quoi bon ? A quoi bon voter, à quoi bon choisir ? A quoi bon croire encore à la démocratie ? A quoi bon cotiser chaque mois sur ma feuille de paye, à quoi bon regarder mes enfants grandir et les encourager à travailler à l’école ?

Je ne suis pas un idéaliste, je ne suis pas un gauchiste, un utopiste, un anarchiste, un sectaire. Je ne suis pas en extase devant Mélenchon, je ne suis pas toujours d’accord avec ses excès de voix ou avec tout ce qu’il dit. Je ne suis pas celui que cela vous arrangerait que je sois pour pouvoir à travers un seul adjectif décrédibiliser ce que je pense.

Je suis juste un père de quarante ans, un homme libre, à qui il reste au mieux le même temps à vivre et soyez assurés désormais que je ne compte plus le passer en fermant ma gueule et en n’agissant pas.

Je suis convaincu que nous pouvons changer tout cela et construire pour nous, pour nos enfants une société plus respectueuse et plus juste, plus équitable et plus solidaire. Sachez qu’en ce pays, tout le monde ne vote pas simplement pour conserver ses petits acquis ou pour s’enrichir encore davantage. Il y a en ce pays des gens qui votent aussi et surtout pour une société meilleure, meilleure pour les générations futures, meilleure pour les autres.

En mai et en juin prochains je ne voterai plus par dépit mais je voterai par adhésion à mes valeurs parce que le projet de la France Insoumise s’oppose à celui de votre soumission pour les uns et à celui de votre fascisme pour les autres. Il s’oppose à celui de votre résignation à tous et ce n’est pas la faiblesse qui construit l’avenir mais la résistance, le courage et l’insoumission. L’Histoire nous l’a souvent prouvé !

Et à toutes celles et ceux qui me diront que le projet que nous menons est utopique et irréalisable je répondrai que, depuis quarante ans, le vôtre nous a conduit au désastre économique, social et écologique et qu’il est inexcusable ! Je n’en veux plus ! Et puisque je me refuse à vous abandonner mon droit de citoyen je vous donne rendez-vous en mai et en juin prochains pour désormais faire confiance aux seuls de gauche. Les seuls de gauche avant, pendant et APRES les élections. L’histoire me dira si j’ai eu raison…

Hubert HURARD

 


Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article